ou le doux retour d'un homme au masculin...

jeudi 23 novembre 2006

les aventures du tableau blanc

mardi 21 novembre 2006

les aventures des leaders du monde

Bonjour,
Voilà une image de CNN à l'époque des "émeutes" de l'année dernière dans les banlieues sordides, conséquence manifeste de la vénalité des promoteurs, des politiques, et des architectes (pas l'image, les banlieues).
Si vous ne voyez pas ce que cette carte a de spécial, merci de prendre contact avec votre cerveau le plus proche.
Si vous trouvez ça drôle, allez tout de suite là bas papoter géopolitique (déconseillé aux personnes cardiaques).


jeudi 16 novembre 2006

les aventures de Teresa Janovitch

Teresa Janovitch est une vieille femme. Une vraie, comme on les imagine, voûtée, le visage recouvert de beaucoup trop de peau, un peu de barbe parsemée, Teresa a le corps qui va pas. Elle est assise, là, regardez, regardez sur la photo, elle est assise sur une vieille chaise en bois. Elle ne regarde même pas le feu de cheminée, elle regarde ses pieds, elle ne regarde rien, elle a juste la tête qui tombe. Teresa ne pense pas, elle ne pense à rien. On sent bien sur la photo qu’elle est profondément fatiguée. Une petite couverture à carreaux posée sur ses genoux, ses pieds ne touchant pas par terre. Le carrelage de terre cuite est un peu cassé partout. Le feu brûle toujours, elle ne le regarde pas. Elle va rester longtemps assise comme ça tu crois ? Je ne sais pas. Tiens une musique arrive par la fenêtre, ça fait un peu fanfare, on a l’impression qu’un petit orchestre arrive par le chemin. La musique se rapproche, doucement, et puis non, plus rien.

C’est la bouilloire qui a sifflé, tu vois, tu crois entendre des orchestres toi, ça ne va pas bien, hein ? Ha oui c’est la bouilloire, il faut que Teresa éteigne sous la bouilloire. C’est bien, elle va être obligé de se lever, ou de bouger, on va en savoir plus. Ha non c’est un vieil homme qui arrive par la gauche de la photo, ho il a pas l’air si mal en point, lui. Il a encore des petits cheveux plats sur la tête, et il a une belle barbe. Oui c’est bien les vieux avec des barbes, ça fait bûcheron, ou père noël. Il éteint sous la bouilloire, c’est bien, il a encore toute sa tête. La théière bleue en fer va être bien pour le thé, elle est très jolie, très vieille aussi. Tout est vieux sur cette photo, je comprend pas, il n’y a rien de neuf ou de jeune. Oui tu vois.

Hé mais elle dormait seulement, la vieille, regarde elle relève la tête, elle la tourne un peu, vers le vieux. Il la regarde aussi, ils se sourient. Ils se souviennent comment ils se regardaient quand ils étaient jeunes, comment ils étaient beaux, comment ils s’aimaient, comment ils avaient de l’avenir. Ils regardent leur passé, c’est forcé. Ils ont encore des beaux sourires quand même, ils s’aiment toujours je pense. Il lui fait du thé en fait, il met du thé des amoureux, et verse de l’eau de la bouilloire, il a choisi la bleue, comme prévu. Ils sont mignons quand même, ces deux vieux. Il a l’air plein d’attention, on sait toujours pas si elle marche, elle. Pourquoi elle marcherait pas ? Parce qu’elle est vieille ! Mouais.

Ha oui elle peut pas marcher, il tourne sa chaise un peu, il amène près d’elle une petite table et une autre chaise, elle le regarde avec un sourire tout ridé, mais des yeux magnifiques. Ils se versent du thé maintenant, c’est elle qui verse dans les deux petits bols, tiens c’est des bols en quoi. Ho il descend son visage vers le sien, il l’embrasse, ils s’embrassent. Ces deux vieilles bouches qui se touchent, c’est tout doux, ça se voit. Pourquoi on les voit jamais s’embrasser les vieux, c’est beau, dis donc ils sont toujours amoureux, hein ? Pourquoi ils seraient plus amoureux ? Parce qu’ils sont vieux ! Tu parles.

Ils boivent un peu de thé, enfin elle boit un peu d’abord et il la regarde, pour voir si il a bien dosé, si c’était le bon thé, si c’est pas trop chaud, mais, elle aime toujours bien quand c’est très chaud. Elle devine dans ses yeux toutes ses interrogations, le rassure d’un regard souriant, il se sait démasqué et adore cette complicité, il boit aussi, il aime mieux moins chaud, mais il veut boire avec elle. Ses vieilles mains qui entourent des deux cotés le petit bol de thé. Qu’est ce qu’ils ont l’air bien.

La lumière est toute jaune, c’est joli, et assez rasante, la cheminée est toute éclairée, on voit bien les pierres. Eux leurs visages sont dans l’ombre maintenant, ils ont fini leur thé, on ne sait plus si ils se regardent, on aimerait bien. Ils ne bougent plus tellement. Ils doivent se demander si il leur restait quelque chose à faire avant de mourrir.

mercredi 15 novembre 2006

les aventures du moment présent

En ce moment...
En ce moment précis, je ressens plein d'enthousiasme pour le beau projet qu'on est en train de finir, plein aussi pour le prochain projet de restaurant universitaire, et encore plus pour celui de janvier à Lannion où j'étais ce matin pour visiter ce site aux couleurs du grand nord canadien.
En ce moment je me demande si je vais avoir le courage de me dire que j'ai fini ma journée avant 20 heures et aller voir Esquisses de Franck Ghery de Sydney Pollack au petit théatre/cinéma d'à coté.
En ce moment j'ai chez moi de quoi faire un massalé de poulet et ça va être pas mal.
En ce moment j'ai envie de faire un baptème d'hélicoptère.
En ce moment je pense au projet de maison bio en Aveyron qu'on a peut-être décrochée avec ma cousine chérie, à l'extension que j'ai presque finie pour mes chers parents, à la première maison dessinée qui apparait lentement sur son terrain de Gouesnac'h...
En ce moment j'ai envie d'être aussi écrivain (ben tiens!) et musicien (et ouais!), et de me trouver une vieille volvo break et de réecouter mes disques de Coltrane.

En ce moment j'ai un peu mal au bras droit parcequ'on y a été à fond hier soir au squash, j'ai jamais aussi bien couru.
En ce moment j'ai envie de Pulco citron en grande quantité.
En ce moment j'ai envie de dessiner une carte du monde sur mon mur.

En fait ça n'a pas de fin le présent...

jeudi 9 novembre 2006

les aventures de Sigmund Freud

Cette nuit vers quatre heures du matin, tout endormi, au chaud, cuvant un peu, sûrement souriant, en plein rêve.

Je sors de la maison en pierres, toute petite, vraiment comme ces bicoques du fin fond de la forêt colonisées par le lierre, les fenêtres sont petites. Il y a un muret. Il faut se baisser pour sortir. Et je me retrouve sur un grand carrefour avec des voitures, des routes, une église, un peu une place de village très automobilisée. Les trottoirs au sol ne sont que des traits et une différence de couleur : la chaussée bleu ciel, les trottoirs bleu foncé...Un peu au pays des jouets. Alors je me lance pour traverser la première rue, et une voiture arrive exactement à ce moment, j'accélère pour l'éviter, tout en remarquant (ça devient intéressant) que cette voiture est comme un corbillard, mais beaucoup plus courte et en blanc intégral. Il est à ce moment du rêve clair pour moi que c'est une voiture de mariage... tout à fait. Mais avec tous les signes extérieurs des corbillards, comme les dorures ridicules à l'arrière, les petits rideaux... Toutes les voitures sont comme ça en fait... Et j'ai beau essayer de l'éviter, elle me poursuit, passe un peu sur le trottoir, elle veut me renverser. Heureusement à ce moment, elle est devenue plus petite et sans doute en carton. J'ai eu peur pour rien. Pourtant, je me révolte, et je m'adresse au bonhomme qui fait la circulation, pour me plaindre de la conduite du chauffard. Il s'avère que c'est François D., grand oncle jovial, qui me dit de ne pas m'inquiéter grosso modo. Du coup le type qui voulait me rentrer dedans avec son mariage mortifère sors de son corbillard, et on commence à se battre gentiment avec des baguettes de pains molles. Tout le décor est devenu en carton, on va se cacher derrière un bâtiment en carton sans fenêtre ni rien, et on s'écroule de rire, en fait on est très bon copains...

Je me reveille étonné, les images se reconstituent dans ma tête d'endormi, à peine quelques gorgées d'eau et hop je retourne me lover dans les bras de Morphée, en me disant quand même qu'il faudrait que je m'en souvienne de celui là. Pour une fois...

Si vous avez des idées d'interpretation, laissez une bafouille, ça peut être fructueux...

mardi 7 novembre 2006

les aventures de la fin

Ce qui suit n'est pas de moi mais de l'éditorialiste des éditions Terre-Noire :


En finir avec l’abîme qui s’est ouvert entre notre éducation, nos études et cette sous-réalité à laquelle on n’était pas préparés.

En finir avec les poses, les prétentions, et ce recul bidon qui nous placerait au-dessus de tout.

En finir avec le refoulement du sentiment d’échec permanent et la honte de ne pas être à la hauteur d’une réussite aussi fantasmée qu’inaccessible.

En finir avec les sirènes de l’accomplissement personnel, plombé par l’expérience quotidienne de la pauvreté, et l’aliénation de l’inactivité.

En finir avec la peur, la culpabilité, et l’effroi de tomber un peu plus bas à chaque instant.

En finir avec la défiance systématique à l’égard d’autrui, l’ironie pathétique, et le second degré branché.

En finir avec l’enfant en nous qui suit encore le son du joueur de flûte, se répétant aveuglément qu’il a de la chance, parce qu’avant les gens étaient trop coincés pour jouir.

En finir avec l’impossibilité permanente, l’impression constante de se noyer, et l’illusion que ne pas réagir est un choix.

Sortir enfin la tête de l’eau, regarder les autres plongés dans la même merde, se déconditionner, cesser de se mentir, cesser de « penser », se remettre à réfléchir, chercher à comprendre comment on en est arrivé là, s’affronter enfin en face, quel que soit l'endroit où l’on se trouve.



lundi 6 novembre 2006

les aventures des quelques jours

Un peu de vacances n'ayant, à l'instar du vin rouge, jamais fait de mal à personne, je confesse m'y être adonné doucement, flanant au fil des jours entre envie de monter un orchestre pour aller faire une tournée en minibus autour de la Baltique, feu de cheminée avec chataignes ou sans, rillettes honteusement proches du surnaturel, concert de Katerine, soleils vents et terrasses du port de commerce de Brest, jeux d'oiseaux au bord de l'Océan, un peu de travail entre les mailles du filet, festival sans saveur à Saint Malo, et poulet au curry.
Alors dès bientôt ici, les aventures en un épisode de Teresa Ljanovitch, logique.